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Sans Pays Fixe
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7 octobre 2007

Pourquoi partir ailleurs?

Pourquoi partir un jour loin de son pays?
Mon pays c'est la France, plus exactement Paris.
C'est beau Paris, les immeubles haussmaniens, les grandes avenues de peupliers, les parcs pour pique-niquer, les théâtres...
Mais voila, un jour, je me sentais a l'étroit, pas à Paris mais dans ma vie.
Les gens se decident a partir pour différentes raisons: l'aventure, le changement d'air, une déception sentimentale, les tracas du quotidien.
Les gens ont parfois des occasions, de duree variées, pour partir: mutation professionnelle, stage, vacances.

Je pense que c'est assez feminin, la raison première de notre départ en Asie pour moi et Sylvie.
Si je ne me trompe, je pense que nous sommes parties par amour, pour suivre celui qu'on aime dans son pays. L'amour plus fort que tout, ca dépend vraiment du tempérament de chacun.
Je sais que tout le monde ne ferait pas la meme chose.
En meme temps, si rien ne nous retient, ou si ce qui nous attache à l'autre là-bas est plus fort, alors faisons nos bagages et qui vivra verra.

La raison qui nous motive à partir à l'étranger est, selon moi, qu'on a plus de choses à gagner, de partir que de rester.

Dans mon cas, j'ai pris un visa travail-vacances d'un an (c'est la durée maximum pour ce genre de visa entre la France et le Japon). Je me suis dit: je ne trouve pas de travail satisfaisant ici, j'ai l'impression d'etre devant un mur et de stagner, alors autant stagner ailleurs, pres de mon amoureux, me reposer, réflechir sur ce que je souhaite vraiment et revenir en France en étant consciente de ce qui m'attendrait.
C'etait le bon moment, enfin je sentais que je ne pouvais plus continuer comme ca, il fallait un grand changement.
J'avais des idées, mais pas d'objectif précis, mis a part l'amour en premier.
Je me disais (aveuglement sentimentale) que j'accepterai même de travailler au Mac Do japonais pour avoir un visa de travail et rester près de celui que j'aime. Alors qu'au fond de moi, je savais que si je ne trouvais pas de travail et que mon visa arrivait a expiration, je serai rentrée en France.
L'autre scenario catastrophe aurait que Yoshi m'epouse pour que je reste, mais à la longue, je serai devenue terne, triste sans vie, sans travail, sans rien a travers quoi m'exprimer et m'epanouir...la vie de femme au foyer, ca n'a jamais été mon grand rêve dans la vie.

J'ai eu beaucoup de chance (j'ai de bonnes étoiles qui viennent sur moi dans le ciel). Je ne maitrisais pas du tout le japonais, mais j'ai réussi a trouver un travail en tant qu'assistante de direction dans une société de conseil pour les entreprises francaises qui veulent exporter leur produits au Japon.
Depuis, deux ans et demi, j'y suis encore et finalement, mon travail évolue également, en douceur, sans stress insurmontable. Actuellement, c'est tout simplement le meilleur environnement professionnel de toute ma petite vie pro.

Maintenant, ma vie sentimentale a changé: j'emménage dans un nouvel appart en solo.
Mais alors pourquoi rester?
Pourquoi rester quand finalement, on est toute seule ailleurs, loin de ses amis. C'est la question qui touche là où ça fait mal.
Parfois, je me dis vraiment que Paris et mes amis tout près, ca serait tellement mieux...
Mais non, je reste ici quand même, même si le moral n'est pas tous les jours au beau fixe.
Concrètement, je reste car mon visa est encore valable deux ans, que j'ai la securité d'un travail ici et que c'est chiant de tout programmer pour rentrer au pays: mentalement, administrativement, physiquement (j'aime plus l'avion).
Spirituellement, je sais bien que je ne suis pas chez moi au Japon, mais la vie y est agréable. Et puis j'ai l'impression de ne pas encore avoir profiter à fond de ma vie ici. J'ai envie de découvrir de nouveaux lieux, de parler avec des gens différents (m'enfin pas toujours non plus, avec l'âge, j'ai moins envie de sortir) et surtout d'améliorer encore ma pratique du japonais.
Je ne sais pas pourquoi mais je me dis que si on passe plein d'années à l'étranger et qu'on revient sans parler un mot de la langue, c'est pas terrible.
Je dis cela mais je suis bien consciente que ce n'est pas non plus evident d'arriver au Japon, de travailler, de sortir (en boite et au restau), de voyager, et de prendre des cours intensifs de japonais. Cela, je crois que seul un insomniaque hyperactif pourrait y arriver et encore!

Je pense que lorsque je serai lassée de ma vie japonaise, comme je l'ai été de ma vie a Paris, alors la je me deciderai à faire les bagages et à passer une annonce pour vendre mes affaires accumulées pendant toutes ces années.

Lorsque je me suis décidée à partir, certains amis m'ont encouragé, c'est vrai qu'une expérience à l'étranger change votre vie, votre point de vue sur la vie. Le changement géographique vous oblige à vous adapter, à prendre une attitude plus active, indépendante, dans tout ce que cela peut avoir d'euphorique et de déstabilisant.
On mûrit forcément, en bien ou en mal mais cela dépend des gens et des expériences que chacun vit, subit et découvre dans ce pays ailleurs.

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Y
Pour comprendre le bonheur, il faut avoir connu le malheur ou tout du moins le désespoir. Pour comprendre les cultures, il faut s'éloigner de la notre, même temporairement et adapter notre regard sur l'inconnu. Tout est une question de carractère et l'expérience le forge avec le temps. Le plus difficile quand on part à l'étranger pour y accomplir un petit bout de vie, c'est de faire le premier pas, d'embarquer dans l'avion avec ses valises comme seul héritage, tout les reste n'est pas si terrible que ça, je dirais même que c'est encourageant et excitant de préparer ses rêves. Je connais beaucoup de monde qui n'a jamais dépassé ce stade de la préparation, je dirais même de leurs désirs. Et les choix de chacun sont personnels et divers. Pour Delphine c'était son coeur qui guidait cette envie d'explorer de nouveaux horizons, pour ma part ce fut la curiosité et ce fameux rêve américain ou tout semblait possible et sans doute, de cet esprit d'entrepreneur-ship que j'ai toujours eut.<br /> <br /> Nous sommes arrivés au Canada un 22 février 1993, dans une tempête de neige, avec 2 valises sous les bras. Nous arrivions là comme 2 étrangers dans un nouveau monde, ne sachant même pas ou dormir la première nuit ! L'autoroute venait tout juste de ré-ouvrir et le taxi qui nous emmenait à Montréal roulait sur 2 cm de neige et de glace à plus de 100km/h ! Ce fut là notre première étape sur cette nouvelle terre d'accueil. Nous arrivion de la côte d'azur, le pays des oliviers, des figues et du soleil, des bord de mer toujours chauds et de ces vieilles montagnes qui vous offrent le ski l'hivers. Tout un changement mais une langue commune, le français, même si les premiers jours, nous ne comprenions qu'à moitié ce que les autochtones nous disaient ! Au Canada, j'ai aussi redécouvert l'amour et les phantasmes, mais ma quette d'inconnu est loin d'être rassasiée. Et nos amis qui se questionnaient sur notre départ et ceux qui nous encourragaient ou nous enviaient...<br /> <br /> Depuis longtemps je rêve de partir encore et m'établir ailleurs pour un temps, pour apprendre une langue et de nouvelles habitudes mais la résistance est de plus en plus forte avec le temps. Il faut dire qu'avec des enfants, le choix est toujours plus difficile. En venant au Canada, je voulais que ma fille et son frère soient bilingues car ce n'est pas en France qu'ils apprendraint la langue de Shakspeare facilement. Maintenant ma fille va bientôt avoir 18 ans (déjà !) et je pourrais peut être me dégager d'un peu de responsabilités pour découvrir d'autres terres. C'est un rêve enfoui dans le limbes de ma mémoire qui prendront forme peut être un jour. Mais plus le temps passe et plus ce dilemme m'oppresse. Qui sait...<br /> <br /> L'amour peut avoir mille facettes, dans les mots ou avec nos rêves, avec les personnes à qui nous tenons tendrement, aveuglément ou en secret, à notre famille et ces liens qui jamais ne pourront se défaire, mais plus que tout, le besoin d'être rassuré et d'avoir une épaule sur laquelle s'appuyer, est de tout les voyages, le plus merveilleux des rêves, et c'est peut être pour ça que parfois, nous nous transformons en explorateur nomade...
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