entre les deux tours

Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de parler de politique.

Je reçois sur mon mail du bureau, des annonces pro-Sarkozy et même un groupe de soutien au candidat de l'UMP existe à Tokyo! Par contre, je ne connais pas (moi mis à part) de gens qui seraient sympathisants de Ségolène Royal dans les environs.
J'ai entendu dans l'émission télé C dans l'air, que les Français de l'étranger votaient majoritairement à droite aux élections.
Cela peut etre compréhensible si on imagine que la majorité des Français de l'étranger sont des entrepreneurs, qui auraient une conception naturellement libérale de la société. Oui, il y a aussi des fonctionnaires, des enseignants, des étudiants mais sont-ils très nombreux?

Moi, personnellement, je suis complètement blazée, je ne crois pas un traitre mot de ce que les candidats promettent. Lorsque j'étais en France, je faisais partie de la tranche haute des petits gens, des gens de peu, avec des envies de m'élever, de trouver un bon travail, d'avoir de l'argent à dépenser dans ce que je voudrais faire...Je n'ai trouvé que des salaires au lance-pierre, des responsables petit chefs, mais aussi des formateurs géniaux, des profs qui transmettaient beaucoup plus que ce qui etaient inscrit dans l'intitulé de leurs cours. Mais, j'étais arrivée à un moment où la situation du surplace m'était tellement insupportable que j'ai décidé de voir ailleurs.
Lorsque Sarkozy parle de travailler plus pour gagner plus, moi je dirais travailler mieux pour gagner plus.
Lorsque Sarkozy dit je veux vous protéger. AH AH AH Je ne savais pas que la droite était là pour protéger les gens. Et de toute façon, les politiques sont des gens comme les autres, ils ne peuvent pas protéger tout le monde. Ils ont, comme vous et moi, seulement 24H dans une journée, ils ne peuvent qu'accorder un temps limité à certaines personnes; leurs amis se sont des gens bizarrement très puissants, des industriels, des pdgs de groupe media, de luxe.... je ne crois pas être sur la liste. Bref, je trouve son discours très persuasif; soyons clairs, mais tellement tellement démagogique.
L'ordre, moi, aussi je veux l'ordre. Mais lorsqu'on est colérique et agressif comme le candidat de l'UMP, et que tout le monde accepte cet état de fait (tout le monde s'est fout), lorsque les bavures de CRS qui coincent de trop près des jeunes, les contrôles d'identité irrespectueux (merci, je suis une fille), je ne conçois pas cela comme de l'ordre mais de la répression qui n'aboutit qu'à la violence et non au dialogue.
Sarkozy commence souvent par "Je..." dans ses discours, moi je ne vois que sa soif de pouvoir mais pas de projet pour la France.
Il dit qu'il va changer tout, mais au premier rang de ses meetings, je ne vois que des politiques très vieux qui vont partis du gouvernement actuels...moi, je ne comprends pas où est le changement, le tour de magie devrait être un tout petit peu mieux goupillé, non?

Pour parler de Ségolène Royal, on me dit qu'elle n'a pas la carrure présidentielle, certes, je ne suis pas complètement fan non plus. Mais si je pouvais voter (hi hi hi private joke), je voterai en conscience pour un parti, pour un groupe, une force. Je ne voterai pas pour Ségolène Royal Présidente mais pour un nouveau gouvernement, riches de gens humanistes qui veulent nous faire progresser.

Conclusion, quand je vois les gens autour des deux candidats, je préfère la troupe (thétrale, tragi-comique)de Royal que de Sarkozy.

"La politique c'est l'art de s'engueuler poliment."
"Quand j'ai un boulot, et de l'argent, je suis à droite, quand rien ne va, je suis de gauche."

Comments

[Yves]

J'aime bien les caricatures réduites aux deux dernières phrases et je suis d'accord sur le principe, car dans le font, plus personne (en France) ne croît aux vertus idéologiques. Dans la réalité, la politique est le reflet d'un pays et pour la France, de l'image qu'elle projette. La politique française est avant tout un jeu de pouvoir technocratique des grandes et vieilles familles françaises. Car il ne faut pas se leurrer, en France pour faire de la politique et réussir, il faut 2 choses : de l'argent et sortir d'une grande école ! Le schéma est un peu simpliste, mais tellement proche de la réalité.

Même chose pour les entreprises, que vous soyez bon ou non, on s'en fout complètement, on regarde seulement vos diplômes. Ensuite, on vous place selon l'humeur dans des services dont vous ne connaissez rien et on s’étonne ensuite que rien ne va. La France est engluée dans un cercle vicieux de personnes qui vivent sur des acquis et qui n’en est jamais rassasié, avec des syndicats qui prennent régulièrement en otage la population pour obtenir encore plus. Dans l’absolu, les décisions ne sont pas mauvaises, mais les dérapages sont énormes entre la théorie et la pratique.

Comme dit Delphine, le « Je » prédomine chez ces politicards, plus soucieux de leur propre image que de la mission dont on leur a confié. Voter pour la droite ou la gauche n’est plus une question, c’est une stratégie. On ne vote pas pour son candidat ou rarement pour une idéologie, mais pour le moins mauvais. Ne pas voter, c’est aussi encourager indirectement un des deux candidat, c’est une simple équation mathématique.

Il est vrai que les expatriés sont plus enclins à voter à droite, car ils ont plus l’habitude de se battre et ont certainement un esprit plus ouvert, habitué à prendre leurs responsabilités plutôt qu’à se plaindre et trouver un coupable qui est l’état ! Drôle de constat quand on y pense, puisque l’état c’est nous !

Bref, si je dois critiquer les 2 parties, je dirais comme Delphine que Madame veut plaire et donner beaucoup sans comprendre les effets et les catastrophes à long terme et monsieur se bat pour le pouvoir à coup de petites crises que tout le monde semble accepter. Cette France là me désole et me fait honte. Voir ce pays s’enliser dans une léthargie anti-travail, qui se dé-responsabilise par coups de grèves syndicales, qui ne pense qu’à son bien être au détriment des moins aisés, qui critique et qui refuse même l’aide des pays voisins plus par orgueil que par bon sens, la France me fait penser un pays archaïque qui aurait oublié son histoire...

Aujourd’hui, le 05 mai 2007, je suis allé voté pour le moins pire des deux candidats. L’histoire racontera la suite...

Comme disait Coluche au sujet des idéologies : « Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme, ... le communisme, c’est le contraire ! » !