Bonjour Vietnam
C’est le titre d'une chanson ecrite par Marc Lavoine. Je l’ai écoutée en boucle en me demandant si je n’étais pas devenue un peu plus vietnamienne que je ne le pensais. Le lien : http://www.visualgui.com/motion/BonjourVietnam.html
L’interprète est une jeune fille vietnamienne, Pham Quynh Anh (Nom de famille : Pham, Prénom : Quynh Anh), qui est née en Belgique et qui ne s’est jamais rendue au Vietnam, le pays de ses parents et de ses ancêtres, alors les paroles sonnent très justes et reflètent ce que ressentent probablement tous les jeunes qui naissent ou grandissent loin de leur pays d’origine. Qu’en penses-tu, Delphine, ma chère amie et co-blogueuse?
Le Vietnam est en train de devenir mon pays d’adoption et sûrement, il sera un jour ‘mon’ pays tout court.
Ma cousine Hong qui vit aujourd’hui en Malaisie me dit que je suis vraiment quelqu’un qui s’adapte vite car au bout de trois mois ici, je n’ai pas fait de dépression comme elle quand elle a dû quitter l’Australie pour suivre son mari. Elle a mis 5 ans à s’adapter. Aujourd’hui encore, c’est l’Australie dans son cœur. C’est sûr que je suis loin d’être dans son cas, et c’est vrai, je me sens de plus en plus heureuse à l’idée de vivre à Saigon (ce n’est pas une ville dont on tombe amoureux) et d’y planter mes racines dans un futur proche. La France ne me manque pas, le Canada est encore trop jeune dans ma vie, la Chine me fait peur.
Mes parents sont des Chinois du Cambodge, je suis née au Vietnam pendant leurs années d’exil (et mon patronyme ‘Lam’ fait automatiquement de moi une Viet Kieu = une Vietnamienne qui a quitté le Vietnam longtemps. Impossible de leur faire comprendre que je suis une Chinoise née par une ‘erreur’ de l’histoire dans leur pays), mais j’ai grandi en France et j’ai rencontré l’homme de ma vie au Québec (nous sommes résidents permanents aujourd’hui et si tout va bien, canadiens dans deux ans) mais nous rentrerons un jour ‘définitivement’ (à moins qu’on ne change d’idée) au Vietnam.
J’apprends le vietnamien lentement mais sûrement. Je ne connaissais aucun mot avant à part quelques mots de plats vietnamiens qu’on trouve à Paris (Pho, cha gio, goi cuon...). Je comprends maintenant beaucoup de choses et je suis capable de me faire comprendre, même si les gens se demandent toujours si je suis coréenne ou japonaise (ils ne doivent pas voir beaucoup de Chinoises, je suppose). Je sens bien que mes progrès dans la langue vont de paire avec mes sentiments pour le pays et ma nouvelle famille.
Pour en revenir à la chanson, je pense que les paroles expriment ce que je pensais lorsque j’étais plus jeune, en France, avant que je ne découvre la Chine pour y faire une partie de mes études, avant que je ne découvre mon pays ‘natal’ (sur mon passeport et mes cartes d’identité : Lieu de naissance : Ho Chi Minh Ville, Vietnam) et le Cambodge, le pays de mes parents. J’ai vu ces trois pays et c’est le Vietnam que j’ai choisi.
La boucle est bouclée pour moi.